30 juin 2011

La redoutable simplicité d'André Dhôtel | France Culture, Une vie, une oeuvre, 2 janvier 2011



Par Stéphane Bonnefoi et Céline Ters.

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André Dhôtel, homme paradoxal ? Enseignant secret durant 30 ans à Coulommiers (« si j’ai enseigné la philosophie c’est pour ne pas être tenté d’en écrire »), il a bâti, dans la plus sobre des obsessions, une œuvre prolifique (près de 80 titres).
Marié tôt et époux fidèle, passionné de baignade et de pêche, l’homme a vécu, à l’instar d’un de ses héros, une « histoire de fonctionnaire ». Une étiquette, qu’en « paysan matois », il n’a jamais voulu décoller…
Lorsqu’il décroche en 1955 le prix Fémina pour Le pays où l’on n’arrive jamais, la plupart des critiques se laissent piéger par le caractère merveilleux du roman et la simplicité apparente de son auteur. Une simplicité qui tenait pourtant du « redoutable » pour son ami le poète Henri Thomas, comme pour tous ceux qui ont (re)découvert cette œuvre singulière : Jean Paulhan, Maurice Nadeau, Philippe Jaccottet, Jacques Brenner, Jérôme Garcin ou Jean-Pierre Sicre qui signe la renaissance de Dhôtel début 2000 aux éditions Phébus…

Les personnages anonymes de Dhôtel sont un peu de nous : paresseux, légèrement voleurs, vagabonds dans l’âme, menteurs, amoureux ou trompés… Des êtres banals en somme. Des anti-héros. Leur seule qualité ou plutôt leur chance, c’est la nature ardennaise, pleine de détours et malicieuse. C’est en se confrontant à elle, en s’y perdant, que les personnages de Dhôtel retrouvent leur enfance. Ou plutôt quelque chose d’une pureté originelle. Car une aventure dhôtelienne commence presque toujours par une expérience de l’égarement : il faut se perdre pour que quelque chose arrive. Peu importe de s’y retrouver…
Tours et détours dans le Dhôtelland ardennais (par un temps de Toussaint) avec : Roland Frankart, incollable dhôtellien, Michel Gillet, l’ami-sculpteur-épicurien, le compagnon privilégié du « promeneux », Franz Bartelt, lecteur tour à tour nostalgique et ébloui du Pays où l’on n’arrive jamais et de La chronique fabuleuse, Patrick Reumaux, l’ami mycologue, le fin lecteur d’une œuvre pas si « merveilleuse »… Et la voix d’André Dhôtel (archives INA). Lectures de Franz Bartelt et de Garance Clavel.

Balmorhea :: 2e Daytrotter Session (Getting Away From It All, Getting Somewhere), 22 juin 2011



1. Candor
2. Clamor
3. Untitled

> A écouter et à télécharger ici.

> 1re Daytrotter Session (The Intersection Of Human Voices And The Exclusion Of Them), 23 février 2010, .

29 juin 2011

Le Mensonge / Pour un oui ou pour un non | Nathalie Sarraute, France Culture, Fiction, Théâtre et Cie, 3 janvier 2010

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Le mensonge

Pièce enregistrée sous la direction de Jacques Lassalle. Réalisation : Etienne Vallès.

Neuf personnages se déchirent parce que l'un d'entre eux a osé rompre l'harmonie du groupe en dénonçant un petit mensonge apparemment sans conséquences, un de ces "riens" qui tissent la trame du quotidien. C'est Pierre, l'ennemi, l'implacable machine à dire la vérité. C'est lui qu'il faut guérir. Pour cela tout sera bon : supplications, procès en règle, jeu de rôles en forme d'authentique psychodrame. Mais Pierre est le plus fort. Ses soupçons entretiendront jusqu'au bout la tension de cette farce aux allures de tragédie. Cette pièce, écrite en 1966 à la demande de la radio de Stuttgart, inaugurait avec Le Silence le « théâtre de langage » que Nathalie Sarraute avait longtemps cru irréalisable : « C'est un théâtre de langage. Il n'y a que du langage. Il produit à lui seul l'action dramatique... Je pense que c'est une action dramatique véritable, avec des péripéties, des retournements, du suspense, mais une progression qui n'est produite que par le langage. » (Le Monde, 19 janvier 1967.)

Avec : Roland Bertin (Robert), Françoise Lebrun (Yvonne), Aurélie Billetdoux (Lucie), Mireille Perrier (Simone), Pierre Constant (Jacques), André Marcon (Pierre), Pascal Reneric (Vincent), Caroline Piette (Juliette), Véronique Alain (Jeanne).

Pour un oui ou pour un non
D'après la mise en scène de Jacques Lassalle. Réalisation : Etienne Vallès.

H1 et H2, deux amis d'enfance, se retrouvent pour une discussion franche et ouverte. C'est le dialogue de deux hommes qui se connaissent de longue date, cultivent l'amitié et les souvenirs ; une conversation de bon aloi, n'était cette goutte de venin qui dégrade rapidement l'atmosphère chaleureuse de leur tête-à-tête. C'est que l'un reproche à l'autre des paroles malheureuses, se sent blessé, remet en cause l'estime affectueuse qu'ils semblaient partager... Car H1 a dit, avant que la pièce commence : « C'est bien... ça... » Et ces quelques mots font l'effet d'une tornade...

Avec : Jean-Damien Barbin, Hugues Quester, Véronique Alain, Nicolas Bonnefoy.

Assistance technique et montage : Xavier Lévêque Prise de son et mixage : Julien Doumenc Assistante à la réalisation : Marie Casanova.

27 juin 2011

True Love and Water | Erica Buettner



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26 juin 2011

Armand Robin bouge encore | France Culture, La Fabrique de l'histoire, 21 juin 2011



Un documentaire d’Anne Kropotkine et Anne Fleury.

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« Déambulant de langue en langue », Armand Robin a multiplié les genres : poésie, prose, traductions, bulletins d’écoute des radios étrangères, travaux critiques et création radiophonique. De ces diverses expériences surgit une œuvre éclatée qui privilégia la voix des autres et l’éloigna de lui-même. L’écrivain est allé jusqu’à affirmer son inexistence, quoique né en 1912 et mort en 1961.
La « non œuvre » d’Armand Robin, longtemps introuvable et éparpillée, demeure largement méconnue, si ce n’est par une petit groupe de connaisseurs et d’admirateurs souvent ralliés à une image simplificatrice de poète maudit, excentrique et anarchiste… L’auteur lui-même a participé à la fabrication de son mythe en laissant courir de nombreuses versions contradictoires à propos d’étapes cruciales de son évolution.
Ainsi les coulisses de la postérité d’Armand Robin sont semées de pièges et nous sommes forcément tombées dans certains d’entre eux. Françoise Morvan, auteur et traductrice, a découvert Armand Robin, en 1968. Elle a eu à cœur de revenir aux sources et de mettre au jour, presque archéologiquement, les fragments de cette œuvre.

Avec André Markowicz (traducteur et écrivain), Georges Monti (fondateur des éditions Le Temps qu’il fait), Françoise Morvan (traductrice et écrivain) et Michel Ragon (écrivain). Textes lus par Christophe Brault.


> Sur le blog La Main de singe, un long billet consacré à Armand Robin avec, entre autres, un bulletin d'écoute de 1956, quelques citations (Cioran, Perros...), un texte lu par Jean-Luc Godard (qui a tout l'air d'un canular) et surtout l'émission de télévision de 1960 Il écrivait le français dans le texte dont Robin était l'invité (on peut aussi la trouver ici sur le site de l'INA).

18 juin 2011

La Peur au cinéma | France Culture, Surpris par la nuit, 10 mars 2008



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Par Hélène Frappat. Réalisation Angélique Tibau.

A l'occasion de la sortie de l'ouvrage qu'il a dirigé sur les zombies dans le cinéma de George Romero, retour avec JB Thoret (auteur d'un essai consacré à Dario Argento) sur la question de la peur au cinéma. Pourquoi des cinéastes (Murnau, Tourneur, Robson, Carpenter, Craven, Argento, Romero, mais aussi Lynch ou Rossellini…) veulent-ils faire peur à leurs spectateurs? Et que recherchent les spectateurs attirés par les films d'horreur ? Qu'est-ce que ce genre a à nous dire sur le cinéma ?

01 juin 2011

Michel Boujut (1940-2011)



Cinéma Cinémas, c’était une fois par mois non pas une leçon de cinéphilie, mais une sorte de journal de bord sur papier glacé, une lettre ouverte, lâchée comme une bouteille à la mer, dans l’espoir qu’elle serait lue, qu’elle serait vue. On y introduisait du romanesque et de la mélancolie, car les images n’existent pas sans ça. D’où ces « appels de fiction » qu’impliquait la musique du générique – celle de Franz Waxman pour le film de George Stevens, Une Place au soleil. Et qu’annonçaient les tableaux vivants de Guy Peellaert réinventant l’Histoire du cinéma.

On ne faisait pas du reportage d’information, ni du documentaire pédagogique, pas plus que de l’interview complaisante, mais des portraits et des essais. Avec des dispositifs adaptés à chacun d’entre eux, et qui donnaient l’illusion qu’il se passait quelque chose. Surtout ne pas servir la soupe au cinéma, à coup de promo et de bavardages de plateau. Rester plutôt dans une certaine idée du glamour.
Cinéma Cinémas était une émission d’égoïstes pour d’autres égoïstes, une émission de cinéphiles tendance midinettes, se refusant absolument à l’échelle des valeurs en cours dans la cinéphilie officielle reconnue d’utilité publique.
On procédait par bribes et par éclats, toujours soucieux de maintenir un équilibre ténu d’un sujet à l’autre, en jouant des dissonances entre eux, pour que ne s’installent pas la monotonie et l’uniformité.
Un homme dans un couloir ouvre des portes, l’une après l’autre : Eddie Constantine dans Alphaville (cadeau de Godard). Dix ans durant, de 1982 à 1992, Cinéma Cinémas sera la quête d’un rêve de cinéma, c’est-à-dire le secret derrière la porte…

> la suite ici.



Jean-Luc Godard, 1983



Patrick Modiano, 1990



Aki Kaurismäki, 1990